Artistes

ABDALLAH Ola

ANDRE Françoise

BADORD Jacqueline

LAVINE Sophie

TOUSSAINT Laurence

 

Jörg Hermle

55 rue du Cherche_midi
75006 Paris
Tel : 01 42 22 81 62
Mail : hermle@wanadoo.fr
www.jorg-hermle.com

 

 

Avec ses peintures récentes, Jörg Hermle poursuit sa réflexion sur le comportement de ses contemporains. Sa truculence n’a égale que son évident bonheur de peindre. Témoin de son temps, chroniqueur lucide, il pratique un expressionnisme grinçant dans le sillage de la «nouvelle objectivité» allemande et de Beckmann. Né à Berlin, il n’a jamais oublié les atrocités de la guerre qui ont laissé de vives empreintes dans sa mémoire.
Lointaines images nourrissant l’imaginaire de cet amoureux de la peinture et sa vision du monde d’aujourd’hui. Il le fait en parfait connaisseur des écoles européennes, nourri de peinture flamande en digne héritier de Bosch et d’Ensor, mais aussi en ayant assimilé les techniques traditionnelles - il peint à l’huile et à la tempera - de la peinture française depuis son installation en 1961. Composer est sa priorité. Conteur, il campe ses personnages dans un décor simple, dépouillé, dont seuls quelques détailles nous situent le lieu, une salle de
café ou de restaurant. Chacun de ses acteurs est absorbé dans son histoire, ce qui donne une fresque rabelaisienne, une pantomime de masques, recouvrant toute la gamme des expressions qui se côtoient dans une impression de solitude. Cet isolement est renforcé par une lumière artificielle, fruit d’un travail de la couleur contrastée, violente, à l’unisson des trognes hébétées, saisies dans un rictus convenu, niais, musées dans un silence auquel l’artiste donne tout son poids. Hermle exerce ses dons de peintre avec une rare puissance mêlée d’un raffinement dans la couleur dont il maîtrise les subtilités chromatiques. Une cohérence se dégage de chacune des scènes composées par juxtaposition d’éléments dont la diversité crée une animation hybride.
Attablés devant un café, un verre ou s’empiffrant, tous, qu’ils soient ivrogne rubicond, bâfreur ou matrone aux chairs flasques, expriment tour à tour une cruauté sournoise, un humour dont Hermle s’est fait une arme d’une efficacité redoutable. Ici, la trivialité flirte avec le fantastique et la banalité du quotidien vire à l’étrangeté. C’est dans ce registre mi-sérieux, mi-bouffon que la peinture d’Hermle nous comble.
Lydia Harambourg Chroniqueur à «la Gazette de l’Hôtel Drouot»
N° 31 du 14 septembre 2012

 

 

Le cybercafé -2012 - 65 x 54 cm

 

 

I-café - 2012 - 150 x 75 cm

 

Le beau parleur - 2012 - 100 x 65 cm